vendredi 24 novembre 2017

Prologue d'une fiction inassouvie

Le vent chaud d’août soufflait dans ses cheveux, lui ramenant de fines mèches devant les yeux. Elle fixait la fin de l’avenue, suivant parfois du regard les rares voitures qui la remontaient. Les lampadaires projetaient leur lumière orangée sur le bitume. L’arbre en face du balcon de l’appartement se tenait bien droit, ses feuilles bruissant légèrement dans la brise. Elle adorait ce moment de la nuit. La ville était si silencieuse, et pourtant si vibrante et chaleureuse : dans cette douce tranquillité, on pouvait ressentir les cœurs battre, se mêler et s’unir au sein même des profondeurs nocturnes. L’étreinte des amants, les retrouvailles d’un couple, l’amour solitaire, perdu dans la contemplation des étoiles, dans lesquelles on retrouve le visage de l’être aimé, la petite fille frissonnant à l’idée du jour qui se lèvera, et des rencontres opportunes qu’il entraînera dans son éveil. Siobhan ferma alors les yeux en respirant profondément, et écouta les battements de son propre cœur. Lents et réguliers. Elle se laissa petit à petit emporter par cet enchaînement de pulsations, et fut bientôt bercée, jusqu’à ce qu’un nouveau battement se fit entendre, plus rapide, plus saccadé. Les deux vibrations, fondamentalement différentes, s’opposèrent d’abord en un désaccord inévitable, puis parurent se rejoindre en quelques pulsations retentissant hasardeusement à l’unisson. Un autre battement se mêla aux précédents, se glissa à contretemps au travers du rythme incertain du second, comme pour le compléter. Une image furtive apparut alors dans l’esprit de Siobhan, qui n’eut le temps de saisir que le portrait éphémère d’une étreinte entre deux cœurs. Un troisième son retentit, plus en accord avec l’organe vital de la jeune fille, quoiqu’il fût plus profond, car plus éloigné. Bientôt, tous ses cœurs battirent en une symphonie intime, vitale et désaccordée, mais pourtant si harmonieuse. L’harmonie des plus petites choses, même contraires et opposées, constitue la plus belle et douce musique aux oreilles de celui qui sait l’écouter.


Juillet


Peut-être est-ce ça le bonheur ? La sérénité ? Ou bien serait-ce la quiétude ? 
 
Le dos contre le mur de sa maison, un livre dans les mains, un jardin en face de soi, le cocon des premières chaleurs de juillet, une légère brise, le doux remue-ménage volatile. Un vert brillant ponctué des diverses couleurs chaudes de l'été. Un fond musical tranquille. 
 
Un miaulement de chat qui vient à notre rencontre se frottant négligemment sur nos doigts caressants, s'installant à quelques mètres, qui fait mine de faire sa toilette en guettant nos faits et gestes. Le revoilà dès que la main semble de nouveau prête à câliner. Puis il s'éloigne dans l'herbe, trottine, et se retourne vivement vers nous au moindre claquement de langue. Puis il disparaît de notre champ de vision. 
 
Un papillon passe. La musique change. Des souvenirs tremblotent dans mon esprit. Pas besoin de s'en préoccuper. C'est beau la quiétude.

Weird Poetry

I have no Lord, nor spouse. 
I have no King, nor Queen, nor princess. 
I have no authority beyond me. 
I may bow down for the one I love, but it would never command me. 
It’s a weird moon indeed, for a weird person, a weird time and a weird place. 
A small bug can appear as the creepiest monster shadow, in front of a light. 
His awful sound can frighten the bravest man. 
Some smoke and everything gets weirder. 
Some stars, even out of sight, can bright all up. 
Some ashes, and everything burns. 
Weird poetry, under the hidden full moonlight.